Connaissez-vous l'histoire du Chasseur solitaire qui se déguise en ours ? Ce croquemitaine des temps modernes, cet affreux trouble-fête qui terrorise les aventuriers qui s'approchent trop près de sa tanière.
Aviez-vous déjà imaginé, juste un instant, que la réalité puisse être toute autre ? Elle l'était du moins... Quand j'étais petit, Ma' me racontait qu'il y a fort longtemps -du temps où Allister était encore mince ; c'est dire !- le Chasseur adorait les enfants. Il ne leur montrait pas en leur offrant des épées de bois ou des dragodindes à bascule, ça non. Il avait l'habitude d'aller dans les Calanques d'Astrub construire des châteaux de sable. Il arrangeait comme personne les petits tas de sable informes en forteresses imposantes où s'amusaient gaiement les gamins des environs. Jusqu'à ce terrible événement...
C'était une année particulièrement festive, vers la fin Martalo. Les enfants se gavaient alors joyeusement d’œufs en chocolats et de sucreries chimiques fabriquées par les bons petits soins d'Otomaï. Comme à son habitude, notre poilu compère se promenait sur les étendues sableuses à l'est d'Astrub. Ce jour-là, il avait tout de même emporté un large sac chargé de précieux œufs de Pwak qu'il s'apprêtait à offrir aux enfant qu'il rencontrerait lorsque, perdu dans ses pensées, il eut la maladresse de marcher sur une grosse carapace orange. Ni une, ni deux, deux gros yeux exorbités pendouillant au bout de deux solides cornes et une pince démesurée jaillirent. Dans un mouvement de panique le crabe s'agrippe au derrière de l'homme. Son destin est désormais scellé. Le crabe referme sa pince.
A partir de là, les versions diffèrent. Certains disent que fou de rage et douleur il lança à des kamamètres à la ronde ses précieux œufs de Pwak. D'autres, défendent une hypothèse plus pacifique et racontent qu'il déversa n'importe où le contenu de son sac sur le sable pour retrouver sa crème apaisante... Tous s'accordent pour dire que le cri que poussa le Chasseur fut mémorable.
L'histoire ne dit pas ce qu'il advint du crabe.
Ainsi, les œufs furent perdus et l'homme gagna en agressivité. Il devint même rabat-joie ; un comble lorsque vint le mois d'Aperirel. Les poissons en papier collés dans le dos ne lui faisaient pas même esquisser un sourire. On raconte, que pour lui faire plaisir, un boulanger aux doigts d'argent lui confectionna un poisson en chocolat si délicieux que Nido et Dees, les Mérydes de la gastronomie et de la gourmandise lui volèrent (si ce n'est encore un coup de ces satanés Rushuistes).
Personne n'a jamais retrouvé la recette exacte ou même le poisson en chocolat. Des scientifiques évoquent l'idée qu'il ait été fabriqué sous forme de sandwich mais la controverse reste vivace et certains pensent qu'on le confond avec un sandwich au pichon qui fit, en son temps baver les plus grands.
Quoiqu'il en soit, je commence à vous connaître, vous et votre petits ventres grassouillets qui rêvent de ces mets de rois. Que la faim vous pousse ou que ce soit la curiosité, qu'importe ! Venez nous rejoindre le
6 Aperirel 643, en
[9,-25] pour résoudre l'énigme de l'uridnac et des œufs en chocolat dès 15h45.